04 Mar
04Mar

RANGER VOS POULES, JE LACHE MON COQ !!! 

Selon ma bonne vieille habitude, je commencerai ma recette par la petite blagounette qui va bien, histoire d’illustrer le propos qui va suivre, selon un schéma bien défini qui caractérise mes écrits (eh oui, à force de trop vous gâter, vous m’y avez quasiment contraint, bande de petits gourmands qui en demandez toujours plus (et c’est tant mieux, car c’est pour mon plus grand plaisir, celui de vous transmettre mes recettes et mes expériences culinaires autant que d’écrire, je dois le confesser !!)). Voici : …                                   

Toto arrive en courant et dit à sa mère :

- Maman j'ai vu le coq s'accoupler 10 fois ce matin !

Sa mère lui répond :

- Va le dire à ton père, il comprendra !

Toto va voir son père et lui dit :

- Papa ? Maman m'a dit de te dire que j'ai vu le coq s'accoupler 10 fois ce matin.

Et le père lui demande :

- Est-ce que les 10 fois c'était avec la même poule ?

- Non !

- Alors, va le dire à ta mère, elle comprendra ! ... 

Bon, ça c’est fait, je vais maintenant passer du coq à light !! Je suis fier (comme un coq !!) aujourd’hui, de vous présenter la recette d’un plat rustique mais fabuleux, que j’ai pu savourer à Colmar il y a maintenant bon nombre d’années, dans un très bon restaurant, et dont le chef, entre gens de métier, a bien voulu me donner les ingrédients et le « modus opérandi », autrement dit le développement, ce que je vais, à mon tour, vous révéler. 

Je fais souvent cette recette le Dimanche, car c’est un plat que je trouve très convivial et assez festif bien que rustique, complet mais relativement léger. 

Si la recette initiale est originaire des Hauts-de-France, du pays Ch’ti plus particulièrement, quasiment toutes les régions productrices de bières locales ont adopté, bien que sous des formes qui parfois diffèrent, cette façon d’allier produits de bassecour et produit de brasserie. Il en va naturellement de même en Alsace, où volailles et bières coulent…. de source, ainsi que des jours heureux, que ce soit en poulailler ou en Bierstub pour le plus grand bonheur des autochtones !! 

Bon, je dois avouer que je me suis levé tellement tôt pour passer en cuisine ce matin, que le coq de la voisine était encore en pyjama !!... Mais qu’importe, quand on aime, on ne compte pas les heures !!.... 

Comme un coq en pâte que l’on aurait dépatouillé, comme un croq’mort qui n’en aurait pas l’ »R » et que l’on aurait mis en bière, notre fier gallinacé va donc tremper dans du jus de houblon, accompagné qu’il sera de champignons, puisque nous sommes en plein saison de cueillette, de lardons autant dodus que fumés, le tout sera flambé avant que de mijoter tranquillement !! 

Il est à noter que vous pourrez réaliser ce plat en remplaçant le coq par un gros poulet, mais uniquement si c’est un poulet fermier élevé aux grains dans la tradition, de ceux dont la chair tient bien aux os, et non les ceusses  « made in batterie », avec lesquels on peut jouer aux osselets dès les 10 minutes de cuissons passées !!!..... 

De plus, pour un maximum de gourmandise et pour ceux qui, comme moi, aiment ça, vous pourrez, avec les lardons, les champignons et l’échalote, ajouter quelques petits oignons grelots…. 

Voici donc la fameuse recette du : COQ A LA BIERE dans sa version Alsacienne !! Pour la réaliser, et pour 4 à 5 convives bien gourmands, il vous faudra : 

  • 1 Coq de 2 à 3 kilos, (un beau et bien gros, pas un coq laid !!),
  • 40 cl de bière blonde d’Alsace (Ah yoooo, logo !!),
  • 150 g de lardons fumés, bien charnus et bien gras,
  • 4 jolies échalotes (Yeuuu !! so suss !!),
  • 100 g de beurre,
  • 1 c.a.s. d’huile neutre (colza, arachide, tournesol…),
  • 250 g de champignons des bois (puisque c’est la saison) ou de champignons de Paris (si vous n’avez pas l’envie de chausser vos bottes et préférez rester en schloppala !!),
  • 1 petit verre de schnaps (au parfum de votre choix) ou de genièvre,
  • 1 c.a.s. de farine,
  • 1 c.a.s. de fond de volaille ou de veau déshydraté,
  • 1 petit sac de gaze contenant 10 baies de genièvre,
  • 200 g de crème fraiche,
  • 1 c.a.s. de persil haché,
  • Sel,
  • Poivre,
  • Et pis c’est tout !!!

Puisque tout est réuni, allez, roule ma poule !! 

Si ce n’est déjà fait à l’achat, videz et flambez le coq et détaillez-le en morceaux. 

Brossez, grattez et nettoyez (pour ceux des bois) ou passez rapidement sous l’eau, puis essuyez (pour ceux dits « de Paris ») vos champignons. 

Émincez-les en lamelles de taille moyenne (pas trop fines !!). 

Émincez finement les échalotes. 

Dans une cocotte, sur feu vif, mettez la moitié du beurre et la c.a.s. d’huile. 

Lorsque les corps gras commencent à crépiter, ajoutez les morceaux de volaille et faites les revenir et bien prendre couleur sur toutes leurs faces 

Ajoutez alors les échalotes émincées, les lardons et les champignons détaillés, toujours à feu vif, (les champignons vont alors rendre leur eau…). 

Dès lors que l’eau des champignons se sera évaporée, assaisonnez de sel et de poivre puis remuez bien le tout à la cuiller en bois pour que l’ensemble puisse dorer uniformément. 

Lorsque le tout est bien doré, arrosez du schnaps (que vous flambez hors du feu) ou du genièvre (que vous ne flambez pas, mais que vous lassez un peu réduire !!). 

Dès que la flamme s’est éteinte (dans le cas de flambage au schnaps), ajoutez la c.a.s. de farine et mélangez bien ou, si vous en possédez la dextérité ou l’expérience, faites sauter votre cocotte, afin de ben répartir la farine. Mouillez alors le tout avec la bière, ajoutez la c.a.s. de fond que vous diluez, insérez également le petit sac contenant les baies de genièvre, remuez pour bien incorporer la farine au liquide, baissez le feu et laissez cuire l’ensemble à petit feu pendant au moins 1h30 à semi couvert (le couvercle de la cocotte étant positionné un peu de travers pour laisser passer un peu la vapeur de cuisson). 

Au bout de ce temps, vérifiez la cuisson des morceaux de coq ou de poulet (cela peut différer selon la grosseur et le type de votre volaille) et, si le tout est cuit, sortez la viande et réservez la en la maintenant au chaud (dans un four à 70/80° par exemple). 

Remontez le feu à vif, ôtez le petit sac de genièvre et faites un peu réduire le jus de cuisson si le jus de cuisson est trop liquide. 

Dès que le tout est bien bouillant, hors du feu et tout en fouettant au fouet, liez votre sauce en ajoutant la crème fraiche.

Lorsqu’elle est bien amalgamée, ajoutez le beurre restant en petits cubes, toujours en fouettant votre sauce pour lui donner un petit aspect mousseux…. 

Dans un grand plat de service, déposez vos morceaux de volaille réservés et nappez le tout d’un peu de sauce bien chaude, dont le reste sera servi à part, en saucière. 

Parsemez votre plat de persil haché et servez aussitôt !! 

Vous pourrez alors partager cette volaille en l’accompagnant, à votre guise, de spaetzles ou de nouilles Alsaciennes, de pommes de terre à l’Anglaise, de purée ou autres petits légumes, tout lui va. 

Un petit détail avant de vous quitter, mais qui a son importance !! Je vous déconseille d’utiliser une bière brune, car son amertume, surtout à la cuisson, nuirait à la saveur de cette délicieuse sauce si suave…. 

Voilà, réchauffé (sans faire bouillir !!...), ce plat est, je trouve, encore meilleur !! Enfin, je dis ça s’il vous reste du COQ EN STOCK, sinon, TINTIN !!! 

Allez, je vous laisse en vous donnant rendez-vous pour une prochaine recette, vous souhaitant bonne cuisine et bon appétit. Sôlu bisamme !!!...

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